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  • Photo du rédacteurLyse Williams.

Au fond des bois/ In fondo al bosco.



Une bonne claque...


Ce film, dont je n'avais absolument jamais entendu parler, avant de participer à un concours de Babelio pour recevoir le DVD, nous vient tout droit d'Italie et est à mon sens beaucoup trop sous-côté...


Avec son 2,6 sur allociné et son petit 5,7 sur senscritique, on s'imagine tout de suite un film moyen, mais ce n'est pas le cas. En effet, les critiques sont: soient excellentes, soit terribles, ce qui signifie clairement que ce film divise, mais en aucun cas qu'il vous laissera indifférent.


Pour ma part je fais partie des personnes qui vont encenser ce film. Surement parce qu'au moment de le visionner, je n'avais vue qu'une seule et unique bande annonce et donc, que je l'ai pris comme il m'était proposé, sans fonder aucun espoir, ni avoir aucune attente. Et c'est une bonne chose, car je me suis rendue compte, après visionnage, que ce film est présenté comme un thriller, alors que ce n'est absolument pas le cas... Ce film est un drame et opte pour tous les codes du drame, avec un approfondissement des sentiments au détriment de l'action. Ce qui peut clairement rebuter ou frustrer, le public venue chercher du policier.


Mais que dire de ce film. Tout d'abord j'ai été envoûtée par la bande originale dés les premières scènes... La musique joue un rôle important dans ce récit. Il y a peu de dialogue, mais beaucoup d'intensité dans les scènes. Dés le début du film on nous offre des moments forts, comme cette scène de retrouvaille entre père et fils, qui se déroule sans un seul mot et qui m'a clairement émue aux larmes. C'est puissant et toute l'histoire est ainsi faite. Le réalisateur prend le temps de poser ses décors, ses personnages et même une fois l'intrigue en place, il prends le temps de décortiquer les émotions, de les disséquer, afin de mieux les ancrer en nous, spectateur.


Le spectateur devient complice dans ce film. Complice de la douleur, complice des secrets, complice du silence. Et dans cette ambiance pesante, là où la montagne joue son rôle anxiogène et où tous le monde est un suspect, le spectateur se prends à douter.

Les légendes locales se mêlent à la phobie, et on nous ballade tout le long du film entre fantastique et réalité. Le jeu de caméra et de lumière y est pour beaucoup, je repense à ce plan du père face à la montagne, pris de si loin qu'il n'est qu'un point, un peu perdu dans ce décors, comme il l'est dans sa propre vie. Je pense à ce jeu de couleur rouge, au moment où le père, fou de remord, cherche son petit garçon dans la forêt. C'est fait avec finesse et cela embellit le récit, ajoute une plus valu et fait de ce simple fait divers, une histoire puissante.


Mais si je suis devenue complice, j'ai aussi éprouvé une forte empathie pour les deux meilleurs personnages de ce film (à mon sens évidemment!). Tout d'abord j'ai été touché par ce petit garçon mutique et troublant, interprété avec finesse par un enfant au regard plus expressif que beaucoup d'adulte. Son jeu est parfait, entre trouble et crainte, entre horreur et silence.

Mais mon coup de cœur, est pour le père. Ce film repose littéralement sur les épaules de Filippo Nigro, qui interprète un père coupable et meurtrie à la perfection. L'acteur n'en fait pas des caisses, et j'ai éprouvé les mêmes émotions que lui au même moment, pleurant lorsque la douleur était insupportable et étant aussi en colère que lui lorsque nécessaire. Cet acteur m'a bluffé, et j'en ai même oublié par moment le côté fiction de ce film, tant la douleur me semblait réelle.


Et autant dire que douleur et colère ont étés mes deux plus fidèles amis durant ce film, se relayant tout au long de l'intrigue, jusqu'à ce dénouement en trois parties, quelque peu prévisible, mais tellement bien exécuté que magistral ! J'ai navigué entre horreur et espoir, découvrant combien la révélation était plus cruelle encore que le silence.

Il me reste d'ailleurs de ce dénouement une scène qui m'a traumatisé tellement elle me semblait réaliste. Cette scène dure seulement quelques secondes, elle est filmé depuis une voiture, de nuit, et simplement éclairé par les phares de cette dernière, et entre l'ambiance angoissante et l'action inattendue qui se déroule sous nos yeux, j'ai été choqué !


Heureusement la toute fin du film m'a permis de mettre un point final à cette histoire. Et c'était vraiment bien exécuté une fois encore ! Le film nous laisse sur des questions, mais ça n'a pas d'importance, car il nous laisse aussi sur un sentiment nouveau et bien plus puissant que la colère ou la douleur.


En bref, une magnifique découverte, que je conseille.


Bon visionnage à tous.


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