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  • Photo du rédacteurLyse Williams.

Toutes blessent la dernière tue - Karine Giebel.



Encore une sacrée claque...


"Les cauchemars, c'est toujours plus facile à deux."

Chaque fois que j'ouvre un livre de Karine Giebel, je sais que je vais souffrir. Alors non, je ne suis pas masochiste, mais plonger dans les univers de cette auteure, c'est accepter de souffrir, afin de mieux savourer sa lecture. Et Toutes blessent la dernière tue, n'échappe pas à cette règle et vient même frôler mon immense coups de cœur pour Purgatoire des innocents.


Dés les premiers chapitres, j'ai compris que j'allais vivre une lente agonie. Car ce livre nous entraîne dans les méandres de l'esclavage moderne. Là où une enfant peut devenir moins importante qu'un meuble, là où un être humain n'a plus de valeur, si ce n'est celle pécuniaire. Une horreur sans nom, qui se déroule pourtant chez nous, et qui n'a malheureusement rien de fictif...


"Car ce n'est pas la mort qui m'effraie.
C'est la vie."

J'ai entamé ce pavé en début de journée, et je n'ai pas pu le lâcher sans avoir eu le fin mot de l'histoire. Tama m'a convaincue dés les premières pages, cette jeune femme, forte, rebelle et qui résiste m'a totalement impressionnée. J'ai souffert avec elle, j'ai espérer avec elle, et surtout j'ai aimé avec elle...


Les personnages secondaires ne sont pas en reste, avec Gabriel, froid, touchant, mystérieux et envoûtant qui offre au lecteur une autre forme d'esclavage, une autre vision de la haine à l'état pur. Il tranche avec Tama, et pourtant il est essentiel au récit.


Et puis il y a Izri, un personnage complexe, lui aussi esclave, esclave de son passé, de ses cauchemars, et qui va apporté au récit l'espoir, la beauté et une part sombre totalement justifié. Ce personnage m'a convaincue, car il est brut, réaliste et complexe, un personnage comme seule Karine Giebel peut nous en offrir.


Sans passé, on n'a plus grand-chose à perdre. Mais si ses souvenirs avaient disparu, son instinct de survie, lui, était encore intact, ancré dans ses gènes.

Et puis une fois que Giebel vous a présenté ses personnages et que vous vous y êtes attaché, il y l'histoire qui reprends le dessus, avec une violence inouï. L'auteure ne nous épargne rien, mais ce n'est jamais gratuit. Chaque coups, chaque moment de haine, apporte au récit, construit nos personnages et les aide à avancer. C'est déroutant, et pourtant captivant.


La révélation au deux tiers du récit, est inattendue, et ouvre la voie aux premières larmes, aux premiers doutes, et aussi aux premiers espoirs. Karine Giebel est maître dans l'art de me mener en bateau et je marche à chaque fois.


Finalement, j'étais la nièce de tout le monde. Je n'étais plus personne.

Enfin, il y a le final, et si je connais cette auteure, je me fais pourtant toujours avoir à espérer. Ce livre nous offre un final sublime, qui permet de révéler toute l'horreur de ce récit. Un final à la hauteur de nos personnages et d'une violence sans nom. Mais...

Mais figurez-vous que Karine Giebel à réussie à me surprendre, en m'offrant un épilogue emplis d'espoir... Car oui ce récit d'horreur se termine avec violence et aussi espérance, quelque chose d'inédit, qui n'a pas réussie à sécher mes larmes, mais qui a, au contraire, fait redoubler le flot de ces dernières.


En bref, un coups de cœur énorme pour ce livre, qui n'a pas détrôné Purgatoire des innocents, mais qui a presque failli.

Bien que 24h ce soit écoulé depuis ma lecture, je reste marqué par Tama, Gabriel et Iz. Marqué à vie, et je conseille vivement ce livre à tous ceux qui veulent plonger dans une réalité brute, mais pourtant existante : l'esclavage sous toutes ces formes.


Bonne lecture à tous.

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